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La formation des chirurgiens-dentistes en Europe : une harmonisation pour la sécurité des patients

  • Admin
  • 15 oct.
  • 3 min de lecture

Le nombre d’étudiantes et d’étudiants obtenant le diplôme d’Etat de Docteur en Chirurgie dentaire n’est pas suffisant pour satisfaire à la demande de soins en France. Aussi, chaque année, de nombreux diplômés dans d’autres pays de l’Union européenne viennent exercer en France, posant la question du niveau de qualité de ces diplômes étrangers. L’ordre des chirurgiens-dentistes a officialisé un renforcement des contrôles afin de garantir la qualité des soins aux patients.


chirugien-dentiste

Des chirurgiens-dentistes diplômés dans l’Union européenne pour répondre à la situation française


On connait les difficultés pour les autorités publiques à former suffisamment de chirurgiens-dentistes pour répondre à une demande croissante de soins. L’ouverture de nouvelles universités d’odontologie et les mesures prises pour mieux réguler l’installation des professionnels ne suffisent pas, pour le moment, à constituer une réponse satisfaisante. Face à cette pénurie de chirurgiens-dentistes issus des universités françaises, notre pays accueille, de plus en plus chaque année, de diplômés de l’Union européenne, décidés à exercer en France. Dans ces rangs, on se doit également de souligner les étudiants français, qui, faute de place ou pour des raisons économiques, ont choisi de partir étudier à l’étranger avant de revenir s’installer dans l’Hexagone.


Toujours est-il, que ce phénomène s’accélère depuis quelques années. Ainsi, depuis 2022, les primo-inscrits au tableau de l’Ordre des Chirurgiens-dentistes ont majoritairement été formé en dehors de nos frontières.


La formation pour devenir chirurgien-dentiste, un gage de qualité ?


Pour la seule année 2023, l’Ordre a ainsi enregistré 1329 diplômés des universités françaises, alors que dans le même temps il enregistrait 1351 diplômés de l’union européenne et 37 hors union européenne. Pourtant, il ne s’agit pas nécessairement de professionnels étrangers, qui décident de venir s’installer en France. En effet, pour cette même année 2023, l’Ordre a étudié la nationalité de ces diplômés hors de l’Hexagone, et il ressort de celle-ci qu’il s’ait principalement d’étudiants français, qui se sont expatriés le temps de leurs études. 1982 de ces primo-inscrits diplômés à l’étranger étaient ainsi de nationalité française, contre 192 pour les Espagnols, 175 pour les Roumains ou encore 161 pour les Portugais. Ce sont donc bien, dans la grande majorité des cas, d’étudiants français partis étudier dans des pays, où les conditions d’accès à ces parcours de formation sont moins exigeants. Certains pays se sont même fait une spécialité dans l’accueil de ces étudiants français, et sans surprise on retrouve, dans le trio de tête de ces pays, l’Espagne, le Portugal et la Roumanie.


La question de la qualité des différentes formations se pose alors légitimement. En d’autres termes, les autorités publiques, comme les patients, s’interrogent sur le niveau de compétences, attesté par ces multiples diplômes en questionnant principalement les différences existantes avec le niveau exigé par le diplôme français.


Harmoniser les formations des chirurgiens-dentistes au niveau européen : une ambition partagée par tous !


Ces différences, constatées par les autorités de tous les pays concernés, avaient conduit le Conseil des dentistes européens (CED) à se décider pour une meilleure homogénéisation de ces parcours de formation au cours de leur assemblée générale les 23 et 24 mai dernier. L’ordre national n’a pas perdu de place en France, puisqu’elle a déjà adopté un nouveau cadre d’évaluation (renforcée) pour les

professionnels, formés au sein de l’Union européenne, et ce afin de « garantir un niveau de qualité des soins dispensés aux patients. »


Désormais, chaque professionnel souhaitant exercer en France devra voir son dossier examiné par les commissions régionales d’aptitude Union Européenne (CRAUE), composées d’un universitaire, d’un conseiller ordinal et d’un praticien libéral. Chargées de vérifier le niveau de compétences des postulants, la commission dispose du pouvoir de convoquer, si besoin, le praticien mais aussi de recommander une éventuelle formation avant validation. En renforçant ces contrôles et sans remettre, pour le moment, en cause le principe de la reconnaissance automatique des diplômes, l’Ordre National des Chirurgiens-dentistes rapproche la procédure de celle existante pour les professionnels, ayant obtenu leur diplôme hors Union Européenne. Cela répond donc à une attente déjà ancienne des professionnels concernés. Ainsi, en 2021, un rapport de l’observatoire national de la démographie des professions de santé alertait déjà : «  L’externalisation d’une part importante de la formation […] est préoccupante car elle pose la question de la qualité de la formation et de l’harmonisation des formations cliniques »



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