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Vers une suppression des avis Google pour les chirurgiens-dentistes ?

  • Admin
  • 31 oct.
  • 3 min de lecture

La communication des chirurgiens-dentistes reste strictement encadrée. Pourtant, aujourd’hui de nouvelles formes de communication posent question, comme les avis Google. Il n’est pas possible pour les professionnels de santé de pouvoir répondre à des avis diffamatoires, et il est quasi-impossible d’obtenir le retrait des avis litigieux. Une situation, qui pourrait être amenée à changer


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La communication des chirurgiens-dentistes à l’heure du tout numérique


Libéral, hospitalier ou salarié, chaque chirurgien-dentiste doit s’efforcer de soigner et de renforcer sa réputation. Même à l’époque de la multiplication des déserts bancaires, les patients plébiscitent les avis que d’autres ont pu rédiger avant de choisir un soignant en général et un dentiste en particulier.  L’avènement des réseaux sociaux et l’accélération de la transformation numérique de nos sociétés ont conduit tous les professionnels de santé à modifier leurs règles de conduite en matière de communication. Il ne s’agit plus seulement de respecter les nombreuses règles encadrant et restreignant les possibilités de communication du chirurgien-dentiste, mais bien de veiller aux propos, que d’autres (professionnels, patients, sites Internet, …) peuvent émettre à l’encontre d’un cabinet dentaire et / ou d’un chirurgien-dentiste.


A l’instar de tous les autres soignants, les chirurgiens-dentistes doivent respecter leur code de déontologie et l’éthique médicale. Sur Internet comme dans la presse, ils doivent donc communiquer en s’assurant de respecter leur devoir de confidentialité (secret médical) mais aussi en s’inscrivant dans le strict respect du devoir de confraternité. Cependant, les patients eux-mêmes sont de plus en plus souvent incités à émettre des avis, voire des jugements sur leurs propres soignants. Ces derniers ne peuvent rester sourds à certains avis, même si leur réponse éventuelle doit s’inscrire dans le respect des règles évoquées ci-dessus.


La e-réputation, un nouvel impératif pour la pratique des chirurgiens-dentistes


Lorsqu’un patient prend rendez-vous auprès d’un chirurgien-dentiste sur Doctolib ou sur toute autre plateforme de prise de rendez-vous médicaux, il reçoit, à la suite de sa visite, un questionnaire lui demandant d’ »évaluer son expérience ». Ces avis ne sont certes pas destiné au grand public, mais constituent déjà une entorse à l’éthique médicale. En revanche, lorsque ces patients rédigent de leur propre initiative des avis pour « juger et évaluer » un médecin, un chirurgien-dentiste, une infirmière, … sur Avis Google ou sur un autre site comparable, ces avis sont consultables par le plus grand nombre.


Cela peut poser un problème, et surtout cela peut conduire le professionnel de santé à vouloir répondre. En effet, bien souvent, ces avis Google apparaissent comme diffamatoires et non pas comme des textes pertinents pour aider à choisir son praticien de santé.  Lorsqu’un dentiste est personnellement mis en cause, il lui est quasiment impossible de faire retirer l’avis diffamatoire concerné. Le professionnel de santé ne peut pas non plus répondre sans violer les règles déontologiques.


Supprimer les avis Google des professionnels de santé, vers une évolution de la législation


Le chirurgien-dentiste peut alors se sentir piégé et dans une impasse. C’est pourquoi, le conseil de l’ordre des Chirurgiens-dentistes (ONCD) a évoqué le problème au ministère de la Santé. Il a été demandé à ce dernier de se rapprocher du géant américain, pour que ce dernier accepte de supprimer les avis lorsque cela lui est demandé. La demande n’est pas unique, puisque le mois d’avril 2025, Google supprime déjà tous les avis relatifs aux établissements publics d’enseignement général.  L’ONCD souligne que la démarche des chirurgiens-dentistes s’appuie sur les mêmes arguments que ceux de l’Éducation Nationale.  En effet, ces chirurgiens-dentistes, « contraints par le secret médical, ne peuvent apporter leur point de vue. »


Pour renforcer la légitimité de sa demande, l’ONCD a obtenu l’avis favorable de la Direction Générale de l’offre de soins (DGOS). Dans le contexte politique actuel, le sujet ne représente peut-être pas la priorité du Ministère. Cependant, la question est désormais entre les mains de ce dernier, et les chirurgiens-dentistes pourraient bientôt connaitre une évolution de ces règles qui leur sont le plus souvent défavorables.



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